19 juillet 2018, il est presque 1h du matin, cela fait déjà plusieurs semaines qu’il me faut écrire quelques lignes en cette belle journée. Comme toujours, c’est la course et l’ambivalence entre le stress et l’adrénaline des derniers instants, comme toujours je traine et je me surprends à encore trouver du temps, même s’il est bien trop tard. J’aurais des cernes, tant pis, c’est le jeu.
J’ai tourné et retourné un bon million de fois toutes les phrases qui faisaient jolies à lire et qui étaient belles à entendre dans ma tête.Les émotions m’envahissent rapidement dès qu’il s’agit de parler avec le coeur, c’est ainsi.
Il y a tout juste quatre ans j’ai eu l’immense plaisir de découvrir les joies de la maternité, d’un ventre qui s’arrondit jour après jour, les discussions intérieures sans fin sur l’avenir, sur ce nouveau rôle de parents, à lui exposer mes doutes, mes peurs, mes rêves, mes envies. Chaque matin, chaque soir, tel un rituel.
Les jours sont passés et le 19 est arrivé, accompagné de quelques douleurs et d’excitation, des regards qui en disent long, des fous rires hors du commun et une attente de 4h avant de faire sa rencontre. A ce moment là plus rien ne compte, la vie est presque là, du bout des doigts.
A ce même moment vous ressassez une partie du passé pour mieux anticiper l’avenir, la petite fille devient une jeune femme et bientôt mère. J’ai peur.
Je pense à ma mère, à ma grand-mère, les femmes de ma vie, qui elles-même ont du ressentir ce que mon coeur ressens, ce tambour émotionnel au palpitant déconcertant, je souris bêtement car maman est à 800km et j’aurais presque pu attendre pour voir sa tête à travers cette porte. Parce que entre nous tout ce qu’on veut à chaque instant c’est Maman. Je pense également à ma soeur qui donnera la vie à son tour quelques mois plus tard.
4h. Quelques minutes plus tard, de cette graine insignifiante est arrivée la vie, LA VIE en grand, ces moment là valent bien plus que tous les manèges du monde. Je suis maman, il est papa, c’est lui, c’est moi, c’est nous.
Je ne cesse de le regarder et de l’aimer à chaque bouffée d’air, je suis dans ma bulle de rêve, car oui, secrètement c’est la vie que j’ai toujours voulu.
J’ai donné la vie, on a fabriqué une personne, cette douce ritournelle dans ma tête.
Les jours sont passés et nous avons appris, en dehors des livres, à être parents, à nous connaître, à nous apprivoiser. L’aimer très fort à été l’apprentissage le plus facile et surtout le moins fatiguant. Au grès des semaines nous avons apprécié ses premières nuits, ses premiers sourires, ses premiers petits cris. Mon coeur s’est fendu lorsqu’il a pour la première fois glissé ses dix petits doigts dans les miens, mon coeur de maman tout neuf ne cesse de s’enrichir de toutes ses premières fois. Aujourd’hui il marche, il vit et devient. Hier encore il était ce petit être fragile aux creux de mes bras.
Le temps est inévitable mais pas l’amour.
Aujourd’hui je ne sais si je l’aime de trop, je sais juste qu’il est la plus grande partie de moi et que ma (nôtre) vie est bien meilleure depuis qu’il est là.
Je ressasse des discussions, de belles paroles et de précieux conseils partagés, telle une évidence universelle, un enfant vous change la face de votre monde, on imagine la vie autrement en idolâtrant la sienne.
Il est 2h du matin et j’ai presque les larmes qui montent et les tripes remués.
Je pourrais écrire longuement mais je tends précisément plutôt à remercier la vie telle qu’elle est aujourd’hui. Et depuis 4 ans l’aimer avec la lettre M.
1 Comment
Joséphine
17 septembre 2018 at 21 h 22 minMagnifique récit … comme toujours