Des trésors plein mes poches.
Une phrase pragmatique et d’usage en cette période troublée. Ensemble à 100%, réunis par la force des choses, nous ne céderons pas à l’ennui mais plutôt à l’envie folle de se créer de nouveaux souvenirs. Ensemble. Hors de question de se regarder dans le blanc des yeux, si ce n’est pour s’aimer encore plus grand, hors de question de rester coincés dans le canapé si ce n’est pour s’enlacer encore plus tendrement. Chaque chose en son temps. Mais à 5 ans, ces choses là ne durent pas, on s’aime GRAND mais il faut que ça aille VITE. On aime la vie à la folie, on vit à 1000, on chahute, on tourne et retourne, on crie, on taquine, on pleurs pour mieux s’apprendre, on se grandit en perdant parfois le fil sans jamais perdre la notion de ce qu’on vit. A 5 ans, on sait que la vie c’est maintenant et pour tout le temps. Tout le temps.
Depuis 6 jours maintenant je lui pose la question de savoir ce qu’il veut; faire, vivre, entreprendre, découvrir, apprendre (…). Depuis 6 jours il est bien tenté de me dire que l’école lui manque car à 5 ans tout ce que tu veux c’est l’essentiel, ton essentiel, ton équilibre. Alors on fait ce semblant d’essentiel à la maison, sans la maitresse, sans les copains. Je m’invente institutrice, je mets à rude épreuve ma patience, j’ai réorganisé son espace bureau, je lui ai prêté mon plus beau fauteuil et je me surprends à hurler pour faire les syllabes. HURLER. Il souligne ce fait, je ne sais d’ailleurs pourquoi j’en viens à rugir de la sorte, comme si le fait d’hurler la syllabe tout en la citant allait permettre une meilleur interprétation. Alors on se marre et il finit toujours par rétorquer que non il n’est pas sourd de la feuille. A chaque fois je recommence et lui aussi. Et on se bidonne de nouveau.
J’ai imaginé ces journées sans jamais les romancer, je sais d’attaque que certaines seront longues et que d’autres seront plus (ou moins) joyeuses. Alors pour continuer de prendre soin de ses attentes du haut de ses presque 1m30 j’ai réactualisé, avec les moyens que j’avais, une chasse aux trésors. Sans pirateries, sans indices, sans costume, sans pièges ni rébus, dans un périmètre bien précis. Il était sceptique puis s’est pris au jeu. J’ai secrètement créé une carte, trouvé des idées de petites merveilles à notre portée sans jamais oublier ces putains de syllabes. Ni une ni deux, une feuille, un crayon, de l’imagination, un briquet et le tour était joué.
Après la création tout droit sortie de mon imagination, la partie pouvait enfin commencer. Il a lu chaque mot, s’est mis à réfléchir, à visualiser, à écouter puis à assimiler. A courir, à fouiner puis à s’esclaffer. A chaque trésor trouvé la joie pouvait se lire sur son visage, le pouvoir des mots, la fierté de l’apprentissage. Mon coeur ronronnait encore plus fort tandis que lui en demandait encore et encore. Une course haletante et effrénée était déclarée dans le jardin, à la quête d’une plume, d’un beau cailloux, d’une fleur, d’une noix (gland ou noisette), d’une feuille, d’un vers de terre et d’une branche. Je me suis retrouvée des milliers de jours avant à me remémorer que moi aussi j’aimais jouer dehors, que chaque petite chose, à sa place ou non, était un trésor. Précieux, à la hauteur de ce que cela représentait pour moi. Et désormais propre à la sienne.
Sans grand moyen on s’est amusés tout en se reconnectant à notre essentiel. Aujourd’hui lui et moi avions bien plus que des simples trésors dans nos poches, bien plus que ça.
3 Comments
Eggie
21 mars 2020 at 18 h 17 minBravo ma Belle ! Tu as eu raison de te (re-(lancer) : tes mots sonnent juste, ton écriture est belle, tes photos sont sublimes. Tu as de quoi inspirer bien d’autres femmes et mamans. Continue sur cette lancée et n’oublie pas que la vie n’est faite que de signes !
Amandine Plume2vie
21 mars 2020 at 18 h 46 minJ’ai aimé te lire… j’ai essayé de reprendre l’écriture mais c’est difficile de tout coïncider, que tout soit lisse et que nous ayons du temps pour chacun! Quelle chance d’être là où tu es avec toute cette richesse à lui offrir.
Je t’embrasse
Amandine
Ophée
21 mars 2020 at 18 h 47 minIl était temps que tu couches tout cela sur papier ça aurait été tellement dommage de ne (nous) partager cela.
Tout est beau et doux. Comme une ambiance hygge dans mon téléphone.
Bravo.