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Ma vie de maman

2 ans de toi

19 juillet 2016

Mon Marceau.

Des mots j’en bien assez et pourtant si peu lorsqu’il faut exposer ce que je ressens quand mon coeur pense à lui. Il s’essouffle, il se meurt d’effroi de peur d’en dire trop, de peur de ne plus conserver ce bonheur intérieur qui n’appartient qu’à moi. D’une manière égoïste avec toujours cette même névrose intarissable.

Je riais de ces femmes louves, de ces mères un peu trop tout en admirant celles qui ne l’étaient pas assez. Aujourd’hui je ne ris de rien, ni de personne. Je ris de moi, de celle que je suis devenue. Celle qui de surcroît en fait trop, qui se meurt à chaque chute, qui s’enivre à chaque rire, à chaque nouveau mot et même à son premier pipi dans le pot.

Mon coeur de maman tout neuf à désormais 2 ans. 2 belles années indescriptibles ! De celles dont vous ne connaissez ni l’échec ni la tristesse, seulement quelques cheveux blancs. J’ai aimé cet enfant à la seconde où je l’ai vu, là, posé sur moi. Je ne pourrais vous décrire sans en faire trop le ressenti éprouvé, le bonheur était là et moi aussi, au même endroit. Je rencontrais ma plus belle réussite, ma plus belle raison de croire en tout et surtout en nous. Vous occultez quelques minutes tout ce qui vous entoure pour ne conserver que le meilleur, telle une caresse au touché velours. Je ne me suis sentie ni courageuse, ni vaillante, je me suis sentie en vie. C’est bête, je sais. J’ai senti la vie grandir en moi puis je l’ai donné. En la donnant j’en ai surtout découvert une autre, la notre.

Il me suffit de fermer les yeux pour revivre cet instant de vie là, il me suffit de le regarder pour savoir que nous étions fait l’un pour l’autre. Je l’aime sans limite, aucune. Il est devenu mien, à la fois lui et libre. Il deviendra et sera. Aujourd’hui comme demain il restera mon enfant. Ma bulle de sang et d’oxygène, mon tout mon roi.

Ma conscience me rend pénible et mon coeur s’attriste, ce petit bébé que je portais à bras hier encore a 2 ans. 2 ans ce n’est ni trop grand ni trop petit, c’est entre 2. C’est juste un peu trop pour un coeur de maman.

Ces 2 dernières années ont été époustouflantes, j’ai rencontré quelques montagnes russes, rien de bien insurmontable ma foi. J’ai savouré chaque moment, chaque étape pour arrivée à la numéro 2. J’aurais aimé arrêter ce temps si assassin, j’aurais aimé m’enivrer 2 fois plus. Je ne regrette absolument rien, ce temps est passé mais pas révolu, je le ressasse, le revis au travers de mes photos, au travers de cette pointe de nostalgie qui, bien qu’elle soit amère, me fait un bien indescriptible. Non sans quelques larmes.

Mon petit garçon a 2 ans, on a passé tant d’étapes qui font chavirer mon petit coeur de beurre. Les nuits, les biberons, les couches, les premiers sourires, les premiers vaccins, les premiers pas, les premiers mots, les câlins, les bisous (…) tout ces petits bonheurs au quotidien, envolés. Je les revis de temps à autre, au travers d’un souvenir, d’un toucher, d’un petit mot retrouvé, d’un habit conservé en état, grâce à ma boîte à souvenirs. Car oui jee suis madame souvenir, je conserve de peur d’oublier et puis surtout pour continuer de les vivre inlassablement. Overdose. Ma mécanique du coeur.

Aujourd’hui j’ai posé le regard sur mon fils, comme je le fais chaque jour, inlassablement et d’une manière inexplicable j’ai ressenti ce qu’était d’être une femme accomplie. Cet enfant n’avait pas seulement eu le pouvoir de me faire devenir mère, il avait su à sa façon me faire devenir quelqu’un, une personne meilleure avec un coeur plus grand. Ces quelques lignes peuvent être risibles et pourtant ma vision du monde, de mon monde a été tout autre le jour où j’ai senti son petit coeur battre contre le mien. Je revis chaque étape de ma grossesse comme une épopée chevaleresque, prête à vivre de grandes aventures. Jusqu’au dernier moment j’ai pu entreprendre tout ce que je désirais sans une quelconque contrainte. La suite s’est déroulée à l’image de ces 9 mois. Un très bel accouchement, un très beau bébé et 2 très belles années à ses côtés.

C’est rigolo je crois que durant ces dernières années je n’ai pas arrêtée d’être bluffée par la vie qu’il représente, par ses éclats de rire et ses gestes bienveillants.  J’ai “fabriqué” une personne, cette phrase résonne en moi comme au premier jour. Je me souviens m’être noyée dans les yeux bleus de mon amoureux et lui avoir répété cette phrase, “nous avons “fabriqué” une personne”. Depuis elle ne m’a plus jamais quittée.

Ma vie bouleversée <3

  • Reply
    Nadia
    19 juillet 2016 at 20 h 40 min

    Tes mots m’ont tiré les larme, c’est tellement beau ce que tu as écris pour ton enfant, je te souhaite tout le bonheur du monde ! Et je ne te trouve pas du tout niaise 🙂

  • Reply
    Marion Fre
    19 juillet 2016 at 20 h 46 min

    “Nous avons fabriqué une personne” cette phrase résonne en moi depuis 3 ans puis nous avons fabriqué une 2 ème personne depuis 1 an. Ce sentiment est indescriptible et tu as posé des mots magnifiques dessus. Pendant 9 mois on a l’impression que cette personne est une part de nous même et au bout de quelques semaines il devient une personne avec ses goûts, ses choix, ses envies c’est là qu’opère la magie, une admiration et un amour impondérable qui nous fait vibrer et aimer plus qu’on ne l’aurait jamais imaginé.
    Merci pour tes mots qui expriment si bien l’amour édifiant d’une mère. Comment ai-je pu vivre sans eux?

    Superbe article, merci.
    Bises. Marion

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